La data patrimoine au centre, au service de tous

L’utilité et la nécessité de parfaitement bien connaître son patrimoine ne font plus débat :

  • une nécessité stratégique, pour objectiver des arbitrages patrimoniaux plus complexes et plus fréquents ;
  • une utilité opérationnelle, pour sécuriser son patrimoine au quotidien, fluidifier ses chaînes de gestion technique de proximité et mettre réellement en dialogue siège et terrain.

Les stratégies, outils et organisation à mettre en place pour y arriver font, elles, encore débat : par quoi commencer ? quels moyens humains et financiers déployer ? quels choix techniques faire ? quelle granulométrie de données et comment sécuriser leur bonne mise à jour ?…

Pour y répondre, bonne nouvelle ! Le champ des possibles est aujourd’hui vaste et les scénarios bien plus ouverts qu’ils ne pouvaient l’être précédemment : une variété d’outils et de choix techniques, une montée en compétence et en maturité de vos DSI, une culture projet bien installée et une culture data émergente, etc. permettent de poser des alternatives à l’approche « full-BIM » de la décennie qui s’achève.

Dans ce nouvel écosystème, nous défendons pour notre part une approche data-centrée, articulant dès le départ et en continu 3 dimensions :

  • utilité et gains métiers,
  • gouvernance et architecture data,
  • constitution et mise à jour de la base de données.

Nous vous partageons donc aujourd’hui nos expertises et retours d’expérience sur ces 3 dimensions-ci. C’est parti !

 Articuler des besoins stratégiques et opérationnels croissants et évolutifs 

D’un côté, les bailleurs ont besoin de plus – et de mieux – s’appuyer sur des données objectivées pour prendre leurs arbitrages patrimoniaux. Quand, avant, leur stratégie patrimoine pouvait peu ou prou se construire autour des remontées terrain sur l’état du patrimoine et de quelques ratios de vieillissement, les bailleurs ont aujourd’hui besoin :

  1. de mieux : des données techniques parfaitement fiabilisées (quantité, vétusté, cycle d’entretien) permettant d’anticiper et de rationaliser leurs interventions ;
  2. de plus : des données énergétiques permettant de juger de l’efficacité des réhabilitations thermiques et de dupliquer les plus efficientes ; des données carbone permettant de faire des choix de matériaux moins carbonés et d’aller vers le réemploi ; des données sur le patrimoine non-bâti permettant d’aller vers un PSP Vert – croisant les enjeux biodiversité (renaturation, préservation) et ZAN (densification, surélévation…) ; des données géographiques permettant de situer son patrimoine dans son territoire d’implantation…

Dès lors, on comprend que mettre ces données au service d’une meilleure stratégie patrimoniale suppose d’en avoir la pleine et entière maîtrise. Les arbitrages à prendre étant par nature non-anticipables et à remettre régulièrement en question, les bailleurs doivent pouvoir librement « jouer » avec ces données

De l’autre côté, les process métiers du quotidien sont aujourd’hui dans un impératif de modernisation et d’efficience. Pour cela, ils ont un besoin d’accès facile et fiable à des données patrimoniales contextualisées aux usages du moment : un historique d’intervention quand vous traitez une réclamation, des métrés quand vous saisissez une commande, une localisation d’équipement de sécurité quand une astreinte se rend sur site, un listing d’équipements quand vous formalisez une annonce de logement, une fiche synthétique de la vie du bâtiment quand vous êtes interpellé par un élu, l’identité et l’activité d’un prestataire quand vous contrôlez un équipement sous contrat… Les marges d’efficience sont grandes et dépendent d’une parfaite circulation des données patrimoniales dans votre ERP et dans ses extensions mobiles et extranet.

Dès lors, on comprend que faire circuler ces données nécessite aussi – voire d’abord – de travailler :

  • sur vos process métiers existants, dans lesquels il existe des marges managériales et opérationnelles pour dé-siloter les sujets et fiabiliser puis partager les données déjà disponibles ;
  • sur votre maîtrise de l’ERP de gestion, particulièrement son ouverture à des solutions déportées permettant une digitalisation complète des process de gestion technique de proximité (réclamation commande, état des lieux, astreinte, veille patrimoine, contrôle prestataire…).

 Anticiper architecture et gouvernance des data : des évolutions à la fois structurelles et culturelles 

Avant de penser outils et solutions, il est indispensable de penser global : l’architecture dans son ensemble et sur toutes ses couches se doit :

  • d’être conçue dès la première heure et d’être alignée sur la stratégie des organismes et les bénéfices recherchés,
  • de garantir son évolution et son adaptabilité à des besoins futurs (élargir la gestion des données au périmètre locataires ou fournisseurs par exemple).

Au-delà de l’ERP qui reste la pierre angulaire des SI des bailleurs, les architectures sont généralement composées de nombreux outils satellites complémentaires. Faire circuler les données entres ces briques est déjà un enjeu pour les organismes, la gestion des données patrimoine vient renforcer encore cette problématique. Dans cette perspective, les outils d’intermédiation applicative (ETL, ESB, API management, etc.) vont jouer un rôle déterminant dans la réussite de l’initiative. Il en résulte une nécessité d’aborder les échanges de données à travers une stratégie robuste sur cette couche de l’architecture.

En point de départ de la réflexion autour de l’architecture du SI, il convient également de considérer les contraintes du SI existant pour mieux s’en émanciper à travers notamment une démarche d’urbanisation du SI. D’autant que le chantier de mise sous contrôle des données patrimoine vient s’ajouter à une liste souvent riche de projets qu’il faudra également considérer afin de garantir la bonne harmonie et la faisabilité de la feuille de route de l’évolution de l’architecture.

Si l’architecture est le tronc qui rend possible la stratégie de gestion des données patrimoine, les données elles-mêmes en sont la sève : la démarche doit donc également se focaliser sur la gestion des données, au-delà des outils qui les collectent ou les véhiculent. Pour ce faire, la gouvernance de ces données doit être pensée comme un socle dans la démarche.

La gouvernance des données constitue le système de décision et de gestion permettant la mise sous contrôle des données et garantissant leur fiabilité / qualité. Elle est composée de politiques, de règles et s’appuie sur des rôles et responsabilités, a minima :

  • des responsables sur les données qui définissent les politiques et les règles à observer – notamment les exigences sur la qualité ou les procédures de saisie normalisée,
  • des gestionnaires des données qui interviennent au quotidien pour garantir la fiabilité des données,
  • et des rôles, généralement positionnés à la DSI, qui maintiennent les différentes briques de l’architecture au service des données patrimoniales.

La gouvernance est déclinée et opérationnalisée à travers un modèle d’interaction qui s’inscrit dans l’organisation et qui est maillé avec les processus métiers.
Mais la gouvernance des données n’est pas une solution qui se déploie ou une activité qui se décrète : il s’agit avant tout d’une transformation culturelle. Il s’agit ainsi de veiller à :

  • Expliciter et faire comprendre l’articulation entre des impératifs métiers, la gestion des données et l’apport de la gouvernance des données dans cet engrenage ;
  • Chercher avant tout le changement de comportement des personnes gravitant autour de la donnée avant la transformation organisationnelle ;
  • Ancrer une manière de collaborer entre les différentes fonctions de manière spécifique au contexte de l’organisme.

On comprend donc que mettre la data patrimoine au centre et au service de tous implique des changements structurels au niveau de l’architecture du SI mais également au niveau des personnes à travers de nouvelles manières de faire au quotidien.
Ces implications fortes vont mobiliser des moyens financiers et humains importants (lors des phases projets, mais également dans la durée et au quotidien) à mettre en regard avec les capacités dont bénéficient les organismes. Ainsi le cadencement fin du chantier est-il déterminant pour une transition certes ambitieuse mais réaliste.

 Initialiser sa base de données patrimoine pas à pas, en fonction de sa capacité réelle à la tenir à jour 

Constituer sa base de données patrimoine ne signifie pas nécessairement et / ou uniquement passer son patrimoine en maquette numérique BIM. La stratégie de constitution de votre base de données dépend directement :

  • de votre point de départ : quelles informations sont structurées et sous quelle forme (base de données, ERP, base plan, archives papier et numériques, Excel structuré…) ?
  • de l’utilité stratégique que vous aurez de ces données : le coût d’acquisition et de mise à jour sera-t-il inférieur aux gains stratégiques & opérationnels attendus ?
  • de votre capacité à mettre à jour ces données durablement, et donc à positionner dans votre organisation un cadre de gouvernance des données clair et opérant.

Une fois cela posé, on peut alors définir plus finement la granulométrie des données à suivre. Et il n’est ici pas interdit de commencer petit, par exemple par une dizaine d’objets métiers.
Et enfin s’accorder sur les moyens à déployer pour constituer cette base de données, approche qui nous semble préférable à la tentation d’adapter la fin au moyen, c’est-à-dire d’acquérir un maximum de données techniques « parce que comme ça, c’est fait ».

Plusieurs options et possibilités sont à étudier et à combiner :

  • la numérisation du patrimoine : élaborer des fiches patrimoine, collecter l’ensemble des plans (papier ou numériques) et documents associés, les numériser pour constituer vos maquettes numériques. Les outils et techniques de numérisation sont aujourd’hui plus performants (donc moins longs) et moins coûteux. Ce travail est utile à double titre : 1 – pour disposer d’une vision précise et fiable de votre bâti, et particulièrement de ses métrés et 2 – pour disposer d’un outil de visualisation ergonomique de votre patrimoine, d’abord de vos équipements mais aussi des données de gestion courante (le patrimoine vacant, le patrimoine en copro, le patrimoine accessible…)
  • la structuration d’une base documentaire patrimoniale, que l’on néglige souvent mais au ratio coût / bénéfice très intéressant. Vos documents patrimoniaux (issus de la construction et de la gestion) sont le plus souvent silotés entre services, archivés différemment (entre l’entrée par opération et l’entrée par adresse) et très peu ouverts : un projet assez peu coûteux pour qui dispose déjà d’une GED transverse, offrant des bénéfices métiers très concrets et très attendus et permettant d’acculturer les équipes aux enjeux d’une bonne gouvernance par un sujet plus facile d’accès.
  • l’organisation et l’outillage de campagnes de « relève terrain » régulières, via des solutions mobiles parfois très simples (type sondages en ligne) ou plus abouties (avec localisation sur un plan). Ces campagnes sont essentielles pour maintenir à jour des données de qualité et progressivement enrichir votre base. Elles permettent aussi d’organiser un dialogue siège / terrain de qualité et qui fait souvent défaut dans les process programmation de travaux, veille patrimoniale et contrôle des équipements de sécurité. Ces campagnes peuvent se faire par le personnel de proximité et/ou par les prestataires techniques intervenant sur le patrimoine.
  • la structuration de solutions de collecte / analyse / croisement de données terrain en temps réel, issues d’objets connectés, de télérelèves ou d’interconnexions avec vos prestataires : solutions particulièrement intéressantes pour investir les sujets énergie, fluides et équipements sous contrat.

 Nos dernières références sur ces sujets 

Sur des schémas directeurs de gestion numérique du patrimoine :

Sur la digitalisation des process de programmation de travaux :

Sur la stratégie de création d’une base de données patrimoine :

 Notre groupement 

Selon votre  contexte et votre besoin, nous nous appuyons régulièrement sur nos partenaires Pramana et/ou Logement Numérique. Cela permet de porter l’ensemble des dimensions et expertises :

Aatiko Conseils Pramana Logement Numérique
EXPERTISE :
Expertise dans l’accompagnement des transformations stratégiques, managériales et numériques des bailleurs sociaux
Expertise multi-sectorielle autour de l’architecture et l’urbanisation du SI, le conseil en data management
Expertise technique forte sur le BIM Gestion, Exploitation, Maintenance pour le secteur de l’immobilier
PORTAGE :
Dimensions stratégiques, organisationnelles et applicatives
Dimensions applicatives et techniques
Dimensions techniques/data

Alors, on en discute ?

Pierre-Louis ROUSSEL
Directeur
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