Trimestre aprĂšs trimestre, vous constatez une lente dĂ©gradation de vos indicateurs de recouvrement. Sont trĂšs souvent mises en avant la dĂ©gradation de lâenvironnement Ă©conomique (qui pĂ©nalise en premier lieu vos locataires), mais Ă©galement l’âhabitudeâ dâune partie des locataires de ne plus payer, sous prĂ©texte dâune certaine impunitĂ©. Vos locataires ne sont plus dupes : ils ont compris que vos lettres de relance nâĂ©taient pas coercitives et que le bailleur leur offrait un crĂ©dit gratuit, sans intĂ©rĂȘts ni pĂ©nalitĂ©s. Nos Ă©changes et rĂ©flexions avec nos clients montrent que, faute de temps, peu de bailleurs mĂšnent une politique volontariste pour amĂ©liorer leurs taux de recouvrement.
Extrait et (trÚs) librement traduit du site internet DILBERT ©
Cette dĂ©gradation est la conjonction de 2 facteurs :Â
 Des facteurs externes, sur lesquels le bailleur, seul, nâa que peu de prise : situation Ă©conomique, paupĂ©risation des locataires, prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique…Â
 Des facteurs internes :Â
>Â des indicateurs de pilotage du processus peu exploitables,Â
> des profils de chargĂ©s de clientĂšle gĂ©nĂ©ralistes, ce qui peut nuire Ă lâefficacitĂ© des processus moins nobles tels que le recouvrement,Â
> des limites atteintes des procĂ©dures mĂ©caniques de relances qui nâont plus un rĂŽle incitatif ou pĂ©dagogique auprĂšs de vos locataires.
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Recouvrement : Entre mission sociale et contraintes de bonne gestion
Le recouvrement et la lutte contre les impayĂ©s font partie des activitĂ©s les plus complexes pour un bailleur social, au vu des multiples dimensions quâelles concernent.
 Les limites que nous constatons sur le terrainÂ
La dimension « stratégie de recouvrement » : les choix en la matiÚre vont souvent à la simplicité
 Trop de bailleurs traitent la consĂ©quence (lâapparition de lâimpayĂ©) et non pas la cause, notamment en amont.
 Le recours de maniĂšre inconsidĂ©rĂ©e Ă des mĂ©canismes de secours (FSL, GRL, CDAPL, Pass Assistance âŠ) peut se traduire au final par un report de lâĂ©chĂ©ance rĂ©elle du recouvrement, avec souvent une dette ayant entre temps explosĂ© : le temps entraĂźne un mĂ©canisme irrĂ©versible sur la solvabilitĂ© des comptes locataires concernĂ©s.
La dimension « pilotage » : une des activitĂ©s oĂč les bailleurs pĂȘchent traditionnellement par leurs outils mal appropriĂ©s
 Il apparaĂźt particuliĂšrement dĂ©licat pour les directions dâagir positivement sur le recouvrement en lâabsence dâinformations sur lâactivitĂ©, ou en utilisant des indicateurs dâactivitĂ© peu fiables, peu pertinents, voire peu actualisĂ©s (modes de calcul qui conduisent Ă des indicateurs dĂ©passant 100%âŠ).
La dimension « organisation » : il apparaĂźt souvent un antagonisme entre la volontĂ© des bailleurs de donner au locataire un interlocuteur unique, et la capacitĂ© de ce mĂȘme interlocuteur unique Ă disposer de lâensemble des compĂ©tences alors requises
 LâactivitĂ© de recouvrement requiert diffĂ©rentes qualitĂ©s pour les collaborateurs qui en ont la charge :
> Ne pas craindre « le conflit » : selon lâorganisation en place, un chargĂ© de recouvrement peut dĂ©cider dâĂ©viter une situation conflictuelle avec un locataire, qui plus est sâil est potentiellement amenĂ© Ă le rencontrer en terrain exposĂ© Ă lâoccasion dâune autre tĂąche (par exemple dans lâimmeuble lors dâune visite commerciale au cours de laquelle il pourrait ĂȘtre pris Ă partieâŠ).
> Ne pas avoir de tabou dans « la relation Ă lâargent » : un collaborateur peut considĂ©rer lâaction de rĂ©clamer de lâargent comme dĂ©gradante et apparentĂ©e Ă la mendicitĂ©,
> Ne pas ĂȘtre sujet à « la compassion » : la situation dâun locataire en rĂ©elle difficultĂ©Â peut conduire Ă mettre de cĂŽtĂ© son dossier. Pour autant, la population hĂ©bergĂ©e par un bailleur social constitue un terreau favorable Ă ces situations, et cette pratique remet en cause le rĂŽle du bailleur.
> âŠ
 Nous observons souvent des bailleurs qui ont fait des choix dâorganisation en dĂ©calage avec les compĂ©tences des Ă©quipes de proximitĂ©, en particulier les bailleurs qui sont passĂ©s rapidement dâun modĂšle centralisĂ© Ă un modĂšle fondĂ© sur la polyvalence de terrain :
> Les collaborateurs nâavaient pas Ă©tĂ© recrutĂ©s sur la base des compĂ©tences attendues pour le recouvrement, et il nâa pas Ă©tĂ© totalement vĂ©rifiĂ© quâils disposaient de ces compĂ©tences lors du choix dâune nouvelle organisation.
> Il peut ĂȘtre difficile de trouver des collaborateurs qui disposent Ă la fois de qualitĂ©s liĂ©es au recouvrement et Ă dâautres tĂąches (sensibilitĂ© commerciale, âŠ).
> En consĂ©quence, les collaborateurs peuvent ĂȘtre amenĂ©s Ă dĂ©laisser les tĂąches de recouvrement au profit de celles plus « nobles » (lâattribution par exemple), selon leurs qualitĂ©s et leurs convictions propres.
 Enfin la chaĂźne de proximitĂ© (gardiens, personnels de terrain) est encore souvent sous-employĂ©e alors mĂȘme que lâimplication de ces Ă©quipes (dâailleurs souvent dĂ©sireuses de sâintĂ©grer davantage dans les processus de lâorganisme) conduit Ă des rĂ©sultats intĂ©ressants, voire surprenants.
La dimension « sociologie de lâaction de payer » : une conception peu courante chez les bailleursÂ
 Les bailleurs nous semblent actuellement en retrait sur les sujets marketing et sociologiques.Â
 Les questions « pourquoi le locataire achĂšte notre service et pourquoi nous paie-t-il ? » ne sont pas posĂ©es. Pourtant, les locataires ont de multiples autres postes de dĂ©penses. Ă titre dâexemple :
> Des dĂ©penses peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es par le bailleur comme facultatives : matĂ©riel hifiâŠ
> … mais certains locataires les considĂšrent pourtant comme prioritaires comparĂ©es Ă celles de leur logement.
Identifier les raisons de ces choix / perceptions permet au bailleur de recourir à un discours et à des actions adaptées.
La dimension « réglementation et technologies de recouvrement »
 Les politiques des relances systĂ©matiques (Ă J+10, J+30, A/R, mise en demeureâŠ) ont atteint leurs limites face Ă une partie des locataires qui y deviennent insensibles.
 De nombreux mécanismes juridiques sont à disposition :
> Des mĂ©canismes classiques et courants utilisĂ©s par la plupart des bailleurs : CDAPL, commandement de payerâŠ
> Des mécanismes moins traditionnels, tels que la conciliation devant la justice, autorisant les saisies sur salaire, ⊠en amont de la saisie CDAPL et de la phase contentieuse.
 Exemples de leviers potentiels qui, activĂ©s simultanĂ©ment, permettent de lutter contre la dĂ©gradation des taux de recouvrementÂ
Analyser les pratiques terrains à tous les stades de la procédure
Attribution, entrĂ©e dans les lieux, choix des modes de paiement, modalitĂ©s de facturation de lâavis dâĂ©chĂ©ance et des factures locatives, modalitĂ©s dâencaissement, suivi social, prĂ©contentieux et contentieux, dĂ©part du locataire ⊠Il sâagit dâanalyser les pratiques et le niveau de contribution des acteurs sur chacun des processus contribuant au recouvrement. Les procĂ©dures sont-elles appliquĂ©es ? Y a-t-il des diffĂ©rences de pratiques entre agences ? Quelles sont les rĂšgles les plus efficientes ou au contraire les moins efficaces ? Comment faire Ă©voluer vos procĂ©dures, notamment en amont de lâapparition de lâimpayĂ© ? Comment tirer parti au mieux des atouts de votre personnel de terrain ?
Mener une analyse statistique des facteurs dâimpayĂ©s
Sur la base dâune extraction de vos donnĂ©es de gestion locative, nous analysons les profils des locataires. Nous mettons en Ă©vidence les diffĂ©rents niveaux de risque par profil (Ăąge, composition familiale, CSP, type de logement louĂ©, quartier, montant des loyers et charges, âŠ). Pour une rĂ©flexion menĂ©e rĂ©cemment, nos consultants ont mis en Ă©vidence un facteur de risque dâimpayĂ©s 5 fois plus Ă©levĂ© entre la typologie locataire âsans problĂšmeâ et la typologie âĂ accompagner socialementâ. Il ne sâagit pas ici de stigmatiser vos clients. Il sâagit que vos Ă©quipes puissent focaliser leur accompagnement et leur suivi auprĂšs des locataires Ă risque.
Analyser les valeurs et les motivations de la sociologie de paiement
Nous avons tous, en tant quâhumains, des mĂ©canismes mentaux nous amenant Ă vouloir ou non payer pour un bien ou un service. Nous payons par discipline, par peur de la sanction, pour ne pas ĂȘtre relancĂ©, pour Ă©viter la honte sociale, parce que la prestation le mĂ©rite, parce que le paiement est aisĂ©, parce que nous avons lâargent disponible, parce que cela deviendra plus cher de ne pas payer tout de suite ⊠Nous vous aidons Ă analyser la sociologie du paiement de vos locataires.
Pourquoi le locataire a-t-il envie de payer ? Pourquoi au contraire le refuse-t-il ? Quelles sont ses motivations intrinsÚques pour ne pas payer ? Comment agir positivement sur ses motivations ?
Identifier la qualité de vos indicateurs
Vos indicateurs se dĂ©gradent, mais ⊠reflĂštent-ils la rĂ©alitĂ© ? Comment sont-ils produits ? Comment sont-ils calculĂ©s ? Les donnĂ©es dâorigine sont-elles fiables ? La date de production de ces indicateurs est-elle cohĂ©rente avec votre calendrier de procĂ©dures ? Nous sommes surpris de constater, chez certains bailleurs, des indicateurs de paiement supĂ©rieur Ă 100%. Cela traduit-il un excellent recouvrement ? Ou au contraire un rattrapage a posteriori de loyers non perçus (câest-Ă -dire une dĂ©faillance dans le recouvrement immĂ©diat) ? Nous vous aidons dans lâanalyse critique de vos indicateurs et dans la mise en place dâun tableau de bord âencaissements et contentieuxâ.
 Principes de notre approcheÂ
Notre approche conjugue diffĂ©rents leviers :Â
 LâĂ©tude des mĂ©canismes de dĂ©clenchement de lâimpayĂ©, Ă travers lâanalyse sociologique des motivations de paiement des locataires,Â
 La mise en place dâalertes prĂ©dictives sur les foyers Ă risques croissants dâimpayĂ©s : cela permet de focaliser les efforts de lâaccompagnement social, en amont de lâapparition de lâimpayĂ©,Â
 La mise en place dâune rĂ©elle gouvernance des processus de recouvrement et de contentieux (qui doivent aller au-delĂ du simple constat),Â
 Le management par les objectifs (un objectif de 0% dâimpayĂ©s Ă©tant par nature irrĂ©aliste, donc peu motivant),Â
 La refonte des indicateurs de pilotage,Â
 LâamĂ©lioration de vos processus administratifs (via une meilleure prise en compte de votre systĂšme dâinformation) pour permettre Ă vos Ă©quipes de disposer de davantage de temps pour leurs vraies missions : recouvrer les loyers,Â
LâopportunitĂ© ou non de recourir Ă des experts externes pour le recouvrement de loyer (notamment sur les locataires partis).Â